AVANT-ROPOS

 AVANT-ROPOS

L'honnête homme du xxe siècle, pour qui le mot « rhétorique » évoque des paroles vides et fleuries, des figures aux noms étranges et incompréhensibles, pourrait se demander, non sans raison, pourquoi un philosophe, surtout un logicien, éprouve le besoin d'associer argumentation et rhétorique. Il y a un siècle, en France, celle-ci était enseignée dans la classe qui porte son nom, mais elle a été depuis éliminée des programmes, parce que dépourvue de valeur éducative.

Personnellement, mon bref contact avec la rhétorique, il y a près de cinquante ans, - car à cette époque son enseignement était encore obligatoire en Belgique -, a consisté en l'étude d'un petit manuel qui mêlait l'étude du syllogisme à celle des figures de style. Lors de mes études de philosophie, personne ne m'a parlé de rhétorique autrement qu'en termes péjoratifs, et je savais que, dans plusieurs de ses dialogues, Platon attaquait les sophistes et les maîtres de rhétorique, parce que plus préoccupés de flatter leurs auditeurs que de leur enseigner la vérité, chère à Socrate. D'ailleurs le terme « rhétorique » est absent du Vocabulaire philosophique de Lalande, ce qui indique clairement que, à - son avis, il ne présente aucun intérêt pour le philosophe.


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