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Affichage des articles du octobre, 2022

Qui suis-je

   La prise de conscience de soi Qui suis-je ? Il n'est donc pas si aisé de saisir immédiatement ce qu'est une personne: elle est l'objet d'une expérience incontestable, dont on ne peut pourtant guère rendre compte de façon satisfaisante. Descartes croyait pouvoir déduire de l'expérience du « je pense » que je suis une chose pensante. Cela ne va pas de soi. Le philosophe Thomas Hobbes objectait ainsi que c'est comme si je déduisais du fait que je me promène que « je suis une promenade ». L'identité ou l'unité du sujet, dont on ne doute cependant jamais, restent mystérieuse. Parallèlement, je ne doute pas un instant de l'expérience intime que j'ai de l'existence, de l'unité et de la permanence de ma propre personne à travers le temps et le changement. Et pourtant: quelle expérience aurais-je de moi-même si je n'avais ni pensées ni perceptions ? Par exemple, si l'on se réfère à l'expérience que nous faisons tous du sommeil profo

LES ANTÉCÉDENTS

  Première partie.  VALEURS, ÉTATS D’ÂME  Chapitre I   LES ANTÉCÉDENTS  Retour au sommaire   L'âge romantique, au point de vue psychologique, moral, esthéti que et religieux, est le temps de la première personne, le temps du je,  qui peut être couplé avec le tu, et qui, associé à d'autres je, peut cons tituer un nous, dont la revendication donne à l'espace social et politi que des colorations nouvelles. L'expérience humaine s'organise autour  de cette préoccupation dont dépendent le bonheur ou le malheur, la  santé ou la maladie de celui qui se donne pour tâche majeure la prise  en charge de sa vie personnelle, foyer des significations et des valeurs  naturelles et surnaturelles.  Le je, le moi, la première personne, ne sont pas absents des âges  antérieurs de la culture. La littérature, la philosophie ont pour heu  d'origine et pour aboutissement la conscience de soi. La vie intellec tuelle et spirituelle, la recherche esthétique présupposent une élucida tion d

Biographical Sketch of Wittgenstein’s Philosophy

  Biographical Sketch of Wittgenstein’s Philosophy  ‘The philosopher,’ wrote Wittgenstein, ‘is not a citizen of any community of ideas. That is what makes him a philosopher’. Throughout his life Wittgenstein stood outside philosophical schools and despised contem porary fashions of thought; by his own work, whether he wished to or not, he created a new community of ideas. He published very little and avoided any kind of publicity; but the problems he discussed with a small group of pupils are now aired in universities throughout the world. ‘Philosophers who never met him,’ Gilbert Ryle wrote at the time of his death in 1951, ‘can be heard talking philosophy in his tone of voice; and students who can barely spell his name now wrinkle up their noses at things which had a bad smell for him.’ 1 In the two decades since 1951 nine posthumous volumes of writings have been published, and the bibliography of studies of them contains well over a thousand titles.  Though he taught in England and